Des contes en partage

Échanges et correspondances entre écoles de France, de Madagascar et d'ailleurs, autour des contes traditionnels

dimanche 24 janvier 2016

Lettre des écoliers de Mahatsara

Bonjour à vous les Normands, depuis Mahatsara !

Nous allons d'abord vous parler de notre village.
Mahatsara est un village de pêcheurs situé à environ 8 km de la ville de Foulpointe, laquelle est très célèbre pour son lagon accueillant. Foulpointe est fréquentée par de nombreux touristes, surtout à l'époque de Noël, mais à Mahatsara, il n'y a pas de lagon et les vagues sont très violentes. C'est pourquoi les pêcheurs partent chaque matin à Foulpointe et quand ils ont de la chance, ils ramènent le produit de leur pêche à Mahatsara pour le vendre sur place.
Le fleuve Onibe (« le grand fleuve ») se jette dans la mer au niveau de Mahatsara, on l'enjambe par un grand pont.

L'embouchure de l'Onibe

Le nom de Mahatsara signifie « qui rend bien ». En effet la végétation est luxuriante et les fruits abondent : mangues, ananas, bananes, jaque, corossol, et aussi les fameux letchis dont la saison ne dure pas.
Autrefois les crocodiles étaient nombreux, mais il n'y en a plus beaucoup maintenant, et il n'attaquent pas les gens. Par contre il y a toujours des requins dans l'océan Indien.

Saurez-vous reconnaître le fruit de cet arbre ?

Le nom malgache de Foulpointe est Mahavelona : « qui rend vivant ». On raconte qu'un enfant passé pour mort y aurait recouvré la vie miraculeusement. A Foulpointe il y a donc la plage, très populaire, et aussi un ancien fort qui se dressait autrefois sur la côte. Mais avec l'érosion et le travail de l'Onibe, les alluvions ont entouré le fort est il se situe maintenant à plus d'un kilomètre de la côte. Le gardien de ce fort est un descendant d'une femme éthiopienne afar faite esclave qui a réussi à s'échapper du bateau où elle était retenue.

On peut manger sur la plage : brochettes de calamar, de pieuvre, de poisson ou de zébus. On peut aussi boire le jus de coco à même la noix.

L'ancien fort aujourd'hui dans les terres.

Il n'y a pas de touristes à Mahatsara, mais quelques étrangers au village y ont établi leur résidence secondaire. Depuis deux ans, il y a aussi Food action, qui fait de l'élevage de poulets de chair et de poules pondeuses. Une vingtaine de femmes du village y travaillent, et comme Food action dispose d'une connexion internet, Eric et Bénédicte qui l'ont créé ont accepté de faire le lien entre nos deux écoles.

Les poules pondeuses de Food action... 

deviendront beignets pour les touristes.

Le petit-déjeuner : pâtes et café.

L'épicerie du village : huile, sel, savon et médicaments.

Notre école

C'est une école publique, en retrait de la nationale, et son terrain est commun avec celui du temple.
On mange à la maison, il n'y a pas de cantine. Après le CM2, on va soit dans le collège public de Foulpointe, soit dans le collège privé de Mahatsara.
Les deux classes qui ont participé au livre sont les classes de CM1 et CM2, soit une trentaine d'élèves en tout. Notre enseignante, Maîtresse Patricia, est aussi directrice. Sa famille est à Tamatave (à 90 km) donc elle arrive ici le lundi et repart le vendredi. Maîtresse Olga s'occupe des CP et aussi des CE car la maîtresse des CE est actuellement en congés maternité.

En attendant la clé.

La journée d'école

On commence la classe à 7h30 et on termine à 13h00.
Les matières : Malagasy (malgache), français, mathématiques, sciences, histoire et géographie. Les cours d'histoire et de malagasy sont en malgache, les autres cours sont en malgache à l'oral et en français à l'écrit.
Avant l'école, on aide la directrice : on fait sa vaisselle, on lui ramène de l'eau.
Après l'école, on aide les parents : vaisselle, corvée de bois, puiser de l'eau dans les puits, piler le riz, laver le linge, cueillir des fruits, conduire les animaux. 

On nettoie chaque jour la classe : le sable est envahissant.

La femme prise à l'hameçon

Sophie, Johary, Félix et Zoé sont venus en janvier dernier pour faire le livre avec nous.
Pour commencer, chacun a raconté les histoires qu'il connaît. Tous les conteurs sont en photo sur le trombinoscope.


On a choisi « La femme prise à l'hameçon », une histoire d'ondine.
On a bien expliqué cette histoire, et on a découpé le récit en douze images.
On a fait la photo de groupe dans la classe.


Ensuite on a dessiné pendant une semaine les personnages et les décors avec l'aide de Sophie.
On a utilisé des boîtes en carton, des stylos, des crayons de couleur et de la peinture à l'eau.
A la fin de la semaine, on a répondu aux questions de Johary pour vous parler de nous.


On serait heureux de vous connaître et de répondre à vos questions...